L’œil de Dominique Romano : les français et la politique fiscale du Gouvernement

Wednesday 20 September 2017
Dominique Romano Guibor

Sondage Guibor Odoxa pour Les Echos-Radio Classique - Dominique Romano livre son éclairage sur l'opinion des Français vis-à-vis de la politique fiscale du Gouvernement :
A bientôt une semaine de la présentation de la loi de finances 2018, le gouvernement tente toujours de concilier objectifs budgétaires et promesses de campagne, tout en rassurant ceux qui se considèrent – à tort ou à raison– comme étant les «perdants» des réformes fiscales.

Avec ce sondage, nous observons une tendance quasi-inverse à celle observée en juillet. En effet, la confiance générale dans la politique fiscale est devenue majoritairement négative, tandis que l’accueil réservé à chacune des principales mesures fiscales, non seulement ne s’est pas dégradé mais s’avère même positif.

Ces résultats soulignent pour le gouvernement l’importance de l‘effort qui lui reste à fournir en termes de pédagogie, non seulement sur chacune des réformes (elles sont déjà acceptées individuellement) mais surtout sur le sens général de la réforme (qui, lui, fait défaut), pour pouvoir engager l’ensemble des Français, de l’étudiant au retraité, sur des critères qu’ils comprennent.

Le Président Macron et son Gouvernement sont désormais confrontés à la triple contrainte à laquelle tout dirigeant doit faire face dans le cadrage d’un projet: la contrainte de temps, de coût et de qualité. Nous comprenons alors mieux le numéro d’équilibriste auquel le Gouvernement a commencé à se livrer, confronté à un double impératif pour le budget 2018 : tenir ses promesses fiscales de campagne en matière de baisse de prélèvements (la qualité) et d’augmentation du pouvoir d’achat tout en atteignant son objectif de déficit de 2,7%du PIB (coût) en 2017 (temps).

Tout le challenge pour Emmanuel Macron sera d’éviter le procès en injustice fiscale avec des mesures qui pour le moment sont favorables aux actifs riches, aux entreprises, et aux investisseurs donc en raccourci, plus favorables aux riches qu’à la classe moyenne ou aux catégories les plus populaires. Charge à lui de bien expliquer que cela permettra par «ruissellement» de profiter ensuite à l’ensemble des Français...
L'obstacle clé, comme dans toute transformation d’entreprise est donc éminemment pédagogique et politique.

Dominique Romano, fondateur de Guibor