L’œil de Dominique Romano : les français et la hausse de la CSG

Wednesday 20 September 2017
Guibor dominique romano

Sondage Guibor Odoxa pour Les Echos-Radio Classique - Dominique Romano livre son éclairage sur l'opinion des Français vis-à-vis de la hausse de la CSG.

La vitalité des entreprises françaises passe entre-autre par leur capacité à innover. Cette capacité ne pourra se faire sans une réforme de fond allégeant la situation fiscale et administrative des jeunes actifs. Étonnamment la hausse de la CSG est sans doute une façon d’y parvenir. Pour bien comprendre il ne faut pas regarder la réforme de la CSG seule, mais en intégrant la diminution des charges sociales qui y est associée, ce qui permet de l’appréhender comme un transfert et non une hausse.

La « hausse » de la CSG qui devrait rapporter 22 mds d’euros en année pleine peut paraitre regrettable de manière générale, comme toute hausse d’imposition supplémentaire, au niveau auquel s’est hissé la France. Toutefois, celle-ci promet d’entrainer une baisse des cotisation sociales, qui va, de facto, augmenter le salaire net des salariés actifs. Cette opération reviendrait donc à prendre un peu aux seniors aisés pour le donner aux générations plus jeunes, et cela n’est pas déraisonnable. Les seniors sont aujourd’hui les français qui profitent du niveau de vie le plus élevé, alors que celui des jeunes actifs se détériore. Pour les 60-69 ans par exemple, le taux de pauvreté y est presque trois moindre que celui des 18-24 ans. Cette situation a notamment été provoquée par les systèmes de retraite, qui sont aujourd'hui à leur zénith. C’est la première fois qu’il y a une telle disparité en défaveur des jeunes générations.

La diminution des charges sociales grâce à l’augmentation de la CSG se fait donc au nom d'une logique devenue impérative et créatrice de valeur : l'emploi, devenu plus rare et plus volatil, ne peut plus rester le principal contributeur du modèle social français. Pour le réinventer, l’Etat doit prendre les responsabilités que ne sont pas capables de prendre les partenaires sociaux.

Dominique Romano, fondateur de Guibor